L'hiver a posé sa robe de laine Aussi blanche qu'une parure de reine. La cavalière chevauche loin des domaines Sous un voile de brumes dorment les plaines.
Elle se glisse silencieuse dans la chapelle Ote son étole et ses gants blancs en dentelle. A travers les vitraux, ses yeux ouvrent le ciel En rêvant d'un été aux trilles d' hirondelles.
Dans le coin d'ombre près de l'autel L'astre d'or glisse son rai de miel Perçant les carreaux du vitrail bleu, Les statues gardent un sourire pieux.
Dehors prise dans le gel gazouille l'Etel La foule du dimanche a quitté la chapelle. Un musicien joue du clavecin en solo Enchantée elle écoute vibrer ce Canto.
Les statues en marbre blanc semblent en prière L'autel est éclairé de petites lumières. En silence assise sur un banc en chêne, Elle tressaille sous les notes qui s'égrainent.
Les yeux fermés, coulent des larmes d'émotion, Tremblent ses genoux, ô délicieux frissons. Son coeur tambourine, ses cils restent baissés. Son âme s'auréole de félicité.
