Un poète a laissé sa plume Tomber dans l'encrier des ans Où la mémoire se consume En pleurs et rires inconstants ; Il se souvient d'hymnes gitans Nés de fervents épithalames Orchestrant les hivers du temps A l'heure où s'endorment les femmes
Qu'il aimait barbouiller d'écume Les vagues aux jeux trépidants Où s'attardaient les soirs de brume Des filles aux corps impudents ! Bercé de désirs persistants Source de magiques sésames, Il rêvait d'aveux fécondants A l'heure où s'endorment les femmes.
Sa chair inassouvie exhume Le poids des bonheurs décadents, Son coeur balayé d'amertume Chante au maquis ses résistants, Lorsqu'au nom d'espoirs transcendants L'ombre de mortes oriflammes Réveille les buissons ardents A l'heure où s'endorment les femmes
ENVOI
Moissonneurs d'ultimes instants, Faut-il que vos guerres infâmes Fauchent le fruit de leurs printemps A l'heure où s'endorment les femmes ?