A l'unisson des coeurs le temps marque une trêve, Sensible aux trémolos de l'amour clandestin Dont il connaît l'envol à l'heure du matin Dans un sillage bleu vers l'étoile du rêve.
Aux corps énamourés se dévoile une grève Emergeant de la nuit aux douceurs de satin, Où s'accomplit, sereine, en dépit du destin, Des esprits en un seul, l'apothéose brève.
Oui ! le fleuve des jours où sombrent les émois, Par l'adieu laissera dans chaque âme aux abois, De la glace et du feu, la brûlure vorace ;
Mais, ce soir, laisse donc le sort multiplier L'indélébile instant que le bonheur embrasse, Retiens ta poudre d'or, ô fatal sablier.