La pauvre vieille a fui dans un autre univers Elle a franchi un jour le seuil de sa maison Sans bagages sans souvenirs sans sa raison Pour suivre son destin dans un centre Alzheimer
Pauvres gens égarés dans un lieu sans mémoire Vous errez les yeux vides et le corps machinal Lèvres resserrées sur le silence total Et terrible qui règne dans les longs couloirs
Sans ta pensée vivante, Maman, moi qui suis-je Notre existence ensemble et notre histoire autour Ont sombré d'un seul coup dans l'oubli qui les fige
Car si ton corps est là, ton esprit l'a quitté à moi autant qu'à toi il manquera toujours L'amour ne suffira pas à le surmonter.