Je n'ai envie de rien, rien que me laisser vivre, Au hasard sans pensées errer parmi les rues, Marcher jusqu'à la lassitude qui délivre Et m'endormir enfin, même pas malheureux...
Même pas malheureux Que chaque jour qui passe Un peu plus me défasse ? Même pas malheureux Que le désir s'éloigne Sans que le cœur m'en poigne ?
Même pas malheureux... quand le soleil couchant Dore comme jamais le jour à son déclin, Quand murmure toujours le souvenir des chants Et vibre encore en moi l'étreinte des élans ?
La vie m'a donné comme elle l'a pu. J'ai pris Tout ce qui était à l'aune de mon esprit Et si j'avais rêvé d'un rêve hors ma portée, Qu'importe ! Avec les autres il serait emporté.
Car de ce tout immense il ne restera rien : Rien que bulle crevée, rond dilué dans l'eau, Lumière disparue sans laisser de halo, Plus trace d'écheveau quand se dénoue le lien De ce temps qui s'en va, et pourtant... me retient.