Au coin d’une rue à Saint-Germain Un soir de misère Où la mort suivait mon chemin, Ombre familière, Soudain je vis un magicien, Sous un réverbère, En habit rouge et or satin, Baigné de lumière.
Il égrenait dans l’air du soir, Tel un enchanteur, Les sons étranges d’une cithare, Empreints de langueur, Qui, pénétrant comme un nectar Mon cœur tout en pleur, Vinrent y ramener l’espoir Et la chaleur.
Il me regardait en jouant Un air doux et nostalgique Qui m’enveloppait lentement D’un charme mélancolique.
Puis avant de disparaître Dans la nuit qui l’avait fait naître, Sur ma lèvre il mit un baiser… Et, longtemps, j’en fus apaisée.