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Maryse GEVAUDAN

Comme je descendais les fleuves etc. (Rimbaud)

Comme je remontais les rus tumultueux
Je me sentis moins fourvoyé par mes fainéants ;
Des Asiates cois s’étaient détournés d’eux
Les ayant dévissés des bambous noir-et-blanc.

J’étais préoccupé des absents bâtiments
Vidés d’orge maltais ou vinyle teuton.
Quand avec mes fainéants débuta ce long blanc
Les rus m’ont remonté malgré moi au ponton.

Dans le rugissement tranquille des étangs
L’autre, cet hiver, plus vigilant que des pas de vieux,
Chemina ! Et les banlieues réduites à néant
Ne décidèrent pas calmes plats moins honteux !

L’Azur serein maudit mes rêveries arables.
Plus pesant qu’un canon j’ai marché sur les sables
Informulés figeurs éphémères de vainqueurs,
Vingt jours ! En invoquant le nez fin des projecteurs.

Moins rêche qu’aux vieillards le jus des jeunes poires,
Le vin bleu ruissela des briques de mon antre
Et des taches d’eau verte et mets délectatoires
Me souilla, ramenant et la boussole et l’ancre.

Et dès lors, je ne me trempai plus dans la Prose
De la Terre, macérée d’os déliquescents,
Chipotant les ténèbres où, verticale rose
Et taciturne, un pendu sans pensée s’élève souvent,

Où, délavant de loin en loin les rougeurs, peines
Et tempi vifs sous les éteignoirs du crépuscule,
Moins faibles que le lait, moins serrées que vos violes,
Pourrissent les noirceurs suaves de la haine !