Dans le bon vieux café je n’ai rien retrouvé Il y avait un comptoir rutilant et coquet Où ne s’alignaient plus les amis éprouvés En compagnie desquels on aimait s’embarquer
Que pouvait-il rester dans les rues restaurées Dont les parfums d’antan s’étaient évaporés L’ombre des librairies même avait disparu Sous les boutiques à fringues habillant des rois nus
Et j’allais machinale au milieu des passants Emportée par mes pas que guidait la mémoire De ces lieux où s’était enchâssée mon histoire
Et je songeais emplie de murmures bruissants Combien le souvenir est une forteresse Où se brise le temps qui tout change sans cesse.