Dans l'arène de sable, le toréador, Sanglé dans un corset d'armure pourpre et or, Agite savamment le linceul de la mort Devant l'oeil du toro dont c'est la dernière heure.
Le toro, ignorant qu'il vit sa dernière heure, Se rue obstinément pour piétiner ce leurre Qui le nargue toujours et le met en fureur, Mais ses élans ne font que le jeter à terre.
La foule des gradins garde un silence austère, Connaissant les moments quand crier ou se taire, Car c'est la bête seule qui sent un mystère à entendre parfois du bruit, parfois plus rien.
Une musique allègre éclate tout soudain : La fanfare attitrée déroule son refrain, Le toro engourdi retrouve de l'entrain Pour cribler à nouveau le chiffon qui le fuit.
Viennent alors des passes et tout ce qui s'ensuit. Il fait chaud, il fait jour, là-haut le soleil luit. C'est par ce jour si beau que va tomber la nuit Sur le toro mourant sans avoir rien compris.
- L'homme n'est-il semblable au toro qui combat ? Il avance, il s'arrête, il fonce ou marche au pas Pour suivre une existence qu'il ne comprend pas, Puis il meurt au milieu du tumulte et des cris.
(cf. William Shakespeare : "la vie est un récit plein de br
