Aujourd'hui tu n'as pas la force d'être au monde. Brutalement les vannes de la plaie profonde Ont cédé sous le flot énorme qui s'engouffre Dans chaque atome de ton être. Et tu souffres.
Tu souffres et te souviens de l'antique quiétude, Quand l'indistinct néant était ta condition, Bien loin, bien loin avant que la malédiction Du Créé n'en bannisse la béatitude.
-Et maintenant tu es pris dans la voie étroite De la vie linéaire et rectiligne et droite Et tu marches, tu marches inexorablement Entre ses deux murs hauts vertigineusement.
Ton rêve s'est perdu quelque part dans le sable Et ta défaite t'emplit d'une joie immonde. Et tu ris, tu ris des larmes intarissables. -Aujourd'hui, tu n'as plus la force d'être au monde.