Eh bien, mon fils, eh bien ! Montrez ce bulletin Ramené du lycée qui pend à votre main : Votre mère m'a dit quelle piteuse note Y figure, d'ailleurs votre mine falote, Votre regard fuyant, vos airs embarrassés Sans qu'encor je l'aie vue la désignent assez ! Allons, vilain, donnez !
-Ah mon père, quelle ire Envers moi déchaînée avant que j'aie pu dire Un mot pour m'accabler ou pour me disculper, Quand rien de misérable peut m'être imputé ! Mais je vois trop d'où vient ce courroux redoutable Dont je vis les prémisses tout à l'heure à table Lorsque votre épouse, marâtre qui m'abhorre Honteuse que son propre fils ait fait encore Parler de sa conduite de piètre manière Voulut de son mari détourner la colère En attirant sur moi les foudres au bâtard dues. Regardez-donc, mon Père, et que me soit rendues Et la justice que mon bulletin mérite Et les faveurs d'un père qu'une méchante irrite ! Voyez, Père, voyez !
-Des vingt et des dix-neuf, Dix-huit en ribambelle ! Ah comme fait la preuve De ton labeur studieux cet écrit élogieux ! Venez, Cher Fils, venez, sur mon cœur vous presser Et que d’un même pas nous tenant embrassés Nous allions derechef confondre la traîtresse En nous mettant à deux pour lui botter les fesses. Je veux que désormais cessant de vous blâmer Elle consacre tous ses soins à vous aimer Et vous montre en modèle à son fils imbécile.
Moralité : La parole vaut Cent mais la note vaut Mille.