Ils s'en vont tous les jours par leurs chemins, les hommes Au travail ou ailleurs, à la joie à la peine Ils s'en vont tous les jours et leurs pas les ramènent Au moins pour la plupart à leur vie à la gomme.
Oh, comme ils aimeraient un jour aller plus loin Que le bout racorni de leur lot quotidien Pour voir ce qui se passe en d'autres méridiens, La-bas, où l'on reçoit des courriers "aux bons soins..."
Un jour, un seul, un jour, pouvoir abandonner Le fardeau routinier qui leur colle aux semelles Dans un envol soudain, dans un bruissement d'ailes S'arracher d'un seul coup à la terre étonnée !
Comme je m'essayais à ce transport de l'âme, Mon petit dieu malin me souffla à l'oreille : Qu'importe soit le lieu, où que l'on appareille, On ne trouve toujours que soi face à soi-même !