J’ai cru pendant longtemps que j’étais immortelle Oh bien sûr je savais que je ne l’étais pas Mais souvent le savoir s’efface sous la foi Puis enfin la mort d’autrui nous concerne-t-elle
Ma force mon ardeur et ma sève étaient telles Qu’elles semblaient toujours les mêmes à chaque fois Que venait le printemps, c’était trompeur ma foi Car je sais maintenant que seule est éternelle
L’alternance de la vie avec le trépas La mort qui paraissait échéance improbable Me tombera un jour comme à tous sur le râble
Il s’agit jusqu’au jour où elle me rattrape A peu près de vieillir en limitant la casse Après quoi rien sinon la regarder en face.