Johnny est mort et ma jeunesse A foutu le camp chaque jour Dans le temps hâtif qui nous presse Et nous en abrège le cours
Voilà la chanson que je tresse Sans fioritures et sans atours Pour se rappeler l’allégresse Et les sales coups au détour
Ritournelle usée qui s’adresse à ceux brûlant d’amour-toujours à ceux noyés dans la tristesse Qui cogne l’âme et ses contours
Je connais les mots qui se dressent Aux heures pleines de l’amour Aux nuits creuses de la détresse Comptant pour le double en retour
Et cette nostalgie sans cesse D’un vieux blues promenant toujours Ses fanfares et ses bassesses Sur la gueule des pires jours
Morose langueur qui oppresse Nos cœurs tant avides d’amour Pleins des cendres d’une tendresse Consumée jusqu’au non-retour
Passe le temps, ce temps qui blesse Et réconforte tour à tour J’oublie dans un moment d’ivresse Mes misères et ce tourment sourd
Vague mélancolie qui laisse Dans la mémoire un poids trop lourd Mais sourit comme une caresse Une larme sur du velours
Et cette chanson que s’empresse De cueillir ma bouche, c’est pour Offrir une petite messe à Johnny qui rythma nos jours Dans le sang de nos veines qui court... qui court...