Tu es comme l’oiseau tout inapprivoisé Léger insaisissable ivre de liberté Comme un matin tout frais tout neuf heureux d’oser Plier le jour à sa variable clarté
Tu es gai tu éclates en paillettes de rire Un enfant transparent habite dans tout toi Qui se cache parfois derrière l’avenir De l’homme dont il sait déjà aussi le poids
Je te regarde toi que je ne connais pas Frontière entre deux mondes où tu maintiens tes pas Tu me donnes la main vers les jours d’autrefois Sur l’insouciant chemin de la vie devant soi
Tu me rends le parfum des roses oubliées Et tu viens au jardin les cueillir avec moi Tu me rends tout l’espace du temps déplié Et tu marches avec moi sur son tapis de soie
Ô charme douloureux de ce qui nous sépare Ta grâce adolescente est un alcool plus rare Que tous les élixirs puissants d’enivrement Toutes tes sèves m’ont droguée je sais comment
Que je voudrais saisir dans mes mains ta jeunesse être le regard lisse de tes yeux fermés Et que délivre l’envolée d’une caresse Les secrets les plus nus de ta chair désarmée
Je voudrais mordre à ta pulpe de beau fruit sain Pour qu’imprégnée de la mystérieuse osmose Amoureuse des corps par ta bouche ton sein Et ton sexe je me régénère à tes sources
Je bois l’instant tenu sous tes paupières closes ô alchimie du temps arrêté dans sa course Oui je suis belle et jeune éternellement Je suis Fauste et je t’aime et tu es mon amant !