Le masculin toujours faisant autorité Je n'aim' pas moi monsieur qu'on m'appelle Poétesse Je veux qu'on me consacre à l'unanimité Poèt' Poèt Poèt' Poèt' Poèt' Poèt' et tant pis pour mes fesses !
J'ai trouvé un bouquin "Poésie Féminine" On n'a pas eu l'idée d'en faire son pendant Non il n'y a pas d'anthologie masculine Sinon moi je voudrais qu'on m'y mette dedans
Sans vouloir entamer la moindre polémique Je suis du genre humain avant d'être sexué à l'heure des ghettos moi je me revendique Poèt' Poèt' Poèt' Poèt' Poèt' Poèt', Poétesse me fait suer !
La Poétesse est fleur, le Poète est esprit On prête à la première un tas de mièvreries, C'est pourquoi je rejette cette confrérie Et me sacr' Poèt' Poèt' Poèt', Poétesse aux orties
A l'heure où les quotas font la majorité Je veux pas être jugée sur ma féminité Que vaut une valeur si elle est imposée Moi j'envoie la Poétesse au water-closet
J'aimerais qu'aux beaux noms de Verlaine et Rimbaud Ces Poèt's Poèt's Poèt's majeurs on ajoutât le mien Et qu'au moins si mes vers valent pas aussi bien On marque " Ici gît un Poèt'Poèt' " sur mon tombeau
Car à l'heure où les Poèt's sont la minorité Je me rallie à cette peuplade entêtée Qui s'obstine encore à rêver sur la planète Sacrons-nous tous Poètes, nom de nom, Poèt's Poèt's Poèt's !