Les épis lourds et mordorés Que l’automne va jaunissant Ont imprimé, mon adoré, Quand nous étions roulés dedans, Sur ta tendre chair décorée Des perles de l’amour naissant La senteur des étés violents.
A ta belle bouche je cueille Les raisins que l’on grappillait Quand les vignes faisaient accueil à nos bonheurs éparpillés. Et tes yeux ont pris la clarté Des cieux où passaient les reflets De nos deux corps entrelacés.
Et sur ta peau, où je respire L’arôme fort et persistant Du bel été de nos désirs, Est gravé d’un trait pénétrant Notre amour qui ne peut mourir.