Fausse exquise réalité. Un jet de sang coule du ciel Déguisé en goutte de miel Que la bouche bée va têter.
Le ciel est plus bas que la terre Et je suis en suspens dessus L’horizontalité tendue D’un fil aigu comme du verre.
Poète qu’une étoile hante En souvenir de Voie Lactée Dans ton cerveau désaffecté Tu loges une voix ricanante.
Ton cœur est un théâtre éteint Depuis des lustres écroulés Mais ce corps veut gesticuler Et faire encore le pantin.
Un mauvais destin se pavane Et de sa roue enflée obstrue Le minuscule trou des crânes Par où tout autre aurait paru.
Songe, qu’un ange distrait soulève Et pose au coin d’un œil indiscret, Le dormeur allongé sur la grève Est un fauve à l’affût des secrets, Un guetteur au point absolument Zéro de l’air, de la terre et l’eau à la brisure du firmament Qui l’a fait choir ici, les yeux clos.
Un infime froissement de plumes Derrière les rideaux du décor… Or rien… et celui qui dort exhume De l’oubli dolent les astres d’alors.