Mes Souvenirs sont entassés en un fatras Inélégant. Au hasard je sors, pêle-mêle : Des cauchemars, des nuits amères qu’en de beaux draps J’ai repliés ; et des jours frangés de dentelle, Presqu’oubliés, enveloppés de papiers gras.
Tout est renversé. Et il faudra une pelle Pour rendre sa netteté à ce débarras D’où, quand je les veux extraire, manquent à l’appel Mes plus beaux souvenirs, mes joyaux, mes carats… Tandis qu’au premier plan s’exhibent les séquelles De jours bien douloureux, et dont je ne veux pas.
Sans tarder je trierai –ce soir je m’y attelle- Les souvenirs pourris et les vieux falbalas Qui s’en iront finir leur vie à la poubelle (car sans regret aucun je les jetterai là !)
Puis, délicatement, d’une belle ficelle Rose, j’assemblerai les heures au riche éclat… Et tant pis si toutes ensemble ces parcelles De bonheur ne font qu’un modeste petit tas !