Je n'ai plus assez de temps pour écrire, Le compte à rebours est tant entamé Que je m'occupe tout entière à vivre Les jolis jours qui reviendront jamais.
Que j'aurais aimé cette vie terrestre ! Et quand j'ai pleuré, et lorsque j'ai ri, Aimé tout ce qui importe, et le reste... Aimé surtout Paris, Paris, Paris !
Toi, mon amour qui ne m'a pas déçue Où dans ton lit j'ai imprimé ma chair, Je te connais par coeur dessous dessus, Ton indifférence même m'est chère.
Arpenter tes rues, croiser des visages Fréquenter des lieux avec ou sans flamme En s'illusionnant sur de beaux mirages Et pourtant, partout, accrocher son âme !
Qui se souviendra comme je t'aimais... Peut-être la Seine en coulant son flot Peut-être ton odeur que j'ai humée Peut-être qui sait un sillon enclos
Dans tous ces chemins que j'ai parcourus Inlassablement inlassablement. Se pourrait-il qu'une trace mourut Qui comporta tant de joies et tourments ?
Non, je serai, Paris, dans ta mémoire Ainsi que d'innombrables inconnus Parce que c'est eux qui forment ton histoire, Chacun de nous, ici, pour toi, venus.