Ici dorment la terre et l’eau dans les marais Qu’à peine troublent de frissonnements liquides Les grands roseaux voûtés par un vent qui paraît Mêler le ciel au sol en une étendue fluide
Où passent lentement les flamants hiératiques Aux ailes empourprées des roses du couchant Haut découpant leur longue silhouette oblique Sur les salines blanches et l’ombre bleue des champs
Quand les beaux soirs prolongent l’attente immobile Des toros assoupis en paisible peuplade Ecoutant approcher nonchalants et tranquilles
Les clairs chevaux marins du loin de la manade Qui soudain bondissant dans un galop d’écume La-bas s’en vont parmi les vagues et les brumes…