L’été en habit léger M’a pris par la main : Viens Dans mon frais matin ! – Et j’ai Quitté l’hiver ancien,
Ouvrant mes fenêtres grandes Au clair soleil nouveau, Sur la ruelle vibrant de La rumeur des oiseaux.
J’ai folâtré tout le jour Dans la prairie de l’air Vert comme une herbe qui court Sous le pied découvert.
Quand le soir a teint de roses Les toits des maisons calmes Où bruissaient, dans l’ombre enclose, Des feuillages en palmes,
Comme un voyageur heureux Je suis rentré chez moi, Par le crépuscule bleu, En attardant mon pas.
Près de son seuil, mon voisin Fumait le narguilé Paresseusement, l’œil plein Du songe où il allait.
Alors j’ai sorti ma chaise et Une cruche de vin, Goûtant cette heure apaisée, Devant ma porte assise, De la belle nuit qui vint Doucement avec la brise.