Vos
poèmes

Sur l’estrade les mandolines
Jouent, câline, la sérénade.
Pierrot soupire et verse un pleur
Car Colombine n’a pas de cœur.

Il se lamente et la poursuit
Pour lui dérober un baiser
Mais son amante en riant fuit
Robe preste et tête baissée

Vers Arlequin, ce séducteur
Qui sait l’art d’accrocher les cœurs
A son rutilant saint-frusquin
Par son air d’aimable coquin.

Dans le bois Actéon pourchasse
Diane aux abois qui s’effarouche.
Mais cette chaste vierge lasse
A trop jouer la fine bouche.

Dulcinée, sous son éventail,
Glisse un œil pers et langoureux
Au Marquis qui la ravitaille
En propos pervers quelque peu.

Au Bal Masqué des sentiments
Chacun se ment sans se risquer
Et malin qui peut débusquer
L’Amour sous son déguisement.