En automne je pense déjà à l’hiver. Adieu beaux souvenirs de l’été achevé ! M’en reste une photo à mettre à mon chevet Et peut-être une fleur à suspendre au revers Qui, telle un coquillage où l’on entend la mer, Ses vagues et murmures qui nous font rêver, Embaumera mon cœur dans l’hiver où je vais Dont l’automne est le seuil ouvert aux choses mortes, Au vent qui se faufile en glissant sous les portes Et dépouille les arbres de leurs feuilles au loin Pour pourrir dans les cours, les jardins et les coins. Oh, il me fait si froid d’y songer à l’avance ! Je voudrais, comme un ours qui pataude et qui danse, Tout soudain hiberner sans souci ni besoin.