Les poètes toujours, inspirés par les femmes, Ont tressé des lauriers à leurs belles amantes, Nobles dames d'antan ou perverses infâmes, Ils les ont célébrées en strophes éclatantes.
De l'homme rarement on loua les attraits. C'est pourquoi, mon ami, je veux rendre un hommage A ta fière beauté, au charme de tes traits Et l'adorable grâce éclairant ton visage.
Je dirai la saveur de ton baiser soyeux, La senteur de ta peau sur sa mâle ossature, La chaleur de ton être exprimée par tes yeux ...Et ma main caressant ta blonde chevelure.
Je dirai, quand tu dors, ton visage émouvant Qui revêt tour à tour la candeur de l'enfant Puis la sérénité d'un sage oriental Connaissant de la vie tout le bien et le mal.
Je dirai la douceur du moment ineffable Où l'amante alanguie sous le poids de l'amant S'ouvre à la volupté du mystère insondable Qui les unit tous deux et les arrache au temps.
Je ne dirai plus rien. Tu es inexprimable Et ne saurais livrer ta nature innombrable En ces quelques couplets dressés en ton honneur. Or ce péan, ami, est le chant de mon âme Et pour toi seul, ici, j'ai composé ces fleurs Que je t'offre aujourd'hui, message de ta dame.