Paris, un bar, place des Pyramides. Le froid insidieux et humide Colle au corps où Janvier a mis de L’hiver blanc pris au ciel livide. …Je songe aux Grandes Pyramides.
Et dans ma tête se dévide Un retour-arrière rapide… Je m’appelle Tôt-Anh-Kénide, Frère des esclaves Numides Qui meurent pour les Pyramides.
La sueur, le soleil torride Où montent les clameurs des guides Bâtisseurs, le fouet, les cris de Douleur… Là-bas ; le Nil limpide étire son eau impavide…
…Le temps me prend dans son bolide… Je traverse notre âge avide Et atterris aux jours perfides Où les trop vieilles Pyramides Ont disparu du monde vide.
- Au bar, place des Pyramides, Sourit un doux rayon timide. Trop tard. Le jour est insipide Et mon cœur fissuré de rides.