Les comptoirs au matin ça manque de fraîcheur On y respire encore l'odeur du désordre Et les haleines mornes des clients d'hier Pourtant tout y est d'une propreté de marbre
Les bouteilles goulots en bas sont alignées Très méthodiquement -vaillants petits soldats Qui gagneront sans forfanterie le combat Contre la vie désemparée et mal soignée
Qui vient s’y attabler les coudes sur le zinc En cherchant la chaleur humaine du voisin Le trouble dans les yeux et l’âme mal en point-
Ô comme les cafés sont tristes sous les fards Quand n'y demeurent plus que les derniers traînards Entêtés à rester car ils n’ont d'autre coin !