Par-delà l’horizon limité du réel, Je sais des mondes beaux, lumineux, éternels, Où l’esprit, affranchi de son carcan charnel, Rejoint enfin la paix du calme originel.
Je les ai quelquefois contemplés en sommeil Ces mondes inconnus et pourtant familiers, Disparus en éclair dans l’éclat du réveil Qui voilait leur splendeurs à mon âme liée.
Encore un jour nouveau me saisit en ses rets Trompeurs, me captive enchaînée par les attraits Flatteurs de l’existence factice. Ô douleur De vivre ce jour-là quand on en sait l’erreur !
Mais ce jour, il est là… Il impose sa loi !
Déjà mes yeux ouverts sur un matin banal Achèvent d’abolir les visions de la nuit. A nouveau je suis prise au quotidien fatal Et l’immortalité, loin de moi, s’est enfuie…