Par l’entrebâillement de la fenêtre J’observe le jeu délicieux de l’amour Qui flirte avec la joie du peut-être A l’entrecroisement de la nuit et du jour.
Là-bas, d’une guitare, des râles doucereux Venus on ne sait d’où et pleins d’égards Rythment le lent duo muet des amoureux, Ce tandem un peu fou loin des bars.
Les visages chaulés d’un carré de lune S’habillent de frêles sourires blafards Faisant fuir les silhouettes noires et taciturnes Bien au-delà des simples couche-tard.
Et jeunesse se décline en portions d’ombres A l’abri d’un réverbère qui ne se lasse De saisir de petits mots qui désencombrent L’ardeur poétique et noctambule, hélas !
Et les mains courent et effeuillent Et les paupières s’ignorent plaisamment Le temps d’un frisson que l’on cueille Au cœur d’une rose éclose nuitamment.
Et la brise relève le lin de la robe Et le ciel commence à gronder Les mains s’éprouvent et se dérobent Tandis que les lèvres aspirent à continuer.
Bien malin celui qui dira je ne sais pas Au cœur alangui dans la fleur de l’âge Qu’un amour volé est bien plus qu’un petit pas Sur le très long chemin de l’amour-en-cage !