je m'étale sur un tapis, essoufflée par la nuit remplie par la pensée éphémère remplie par ta pensée éphémère
la mémoire est théâtrale : un point qui s'étire et se lasse, un morceau de corps au milieu des autres, beaucoup de voix pour oublier un seul pas et devant moi, aucun public, aucune estrade
je n'ai plus le temps de m'endormir les aiguilles de l'horloge ont coulé sur moi — une nouvelle fois, je suis, avachie, sur le tapis
les journées durent toute une vie tu fais durer la nuit toute la vie