Dussé-je égaler vos acrobates palabres, Grammairiens noceurs, académiciens clameurs, Je manquerais bien votre lyrisme enchanteur Qui fît un jour descendre le singe de l’arbre
Qu’il m’est amer et morne le mutisme sage Comme je suis sourd aux sourires entendus Je redoute le monde d’idiomes dépourvu, Médiateurs éternels de nos humains orages
Où sont passés les prophètes ivres de raison? Les parleurs funestes? Les moralisateurs? Discoureurs de fenêtre et autres séducteurs, Disputez-vous, et ravivez notre passion!
Éveillez mes sens et fléchissez moi l’esprit Je serai grivois avec le verbe, et la langue, Pour que ces virgules dans ma bouche tanguent, Pour que frémisse la subordonnée chaque nuit!
Ainsi rendons au monde tout ce qu’il a d’oral! Que me manquent ces paroles à l’ouïe rendues! Ballerines chorégraphes de nos vies bourrues, Mutinez vous, déliez nos cordes vocales!