Sous les ponts coulent la Seine, dans la rue coure le bruit De la frêle innocence à qui tout semble plaire Sous les ponts coule l'homme enchainé au mépris Espérant de ses mains la bonté de ses frères
Mais la bonté ne vient à l'esprit des bonnes gens Que les dimanches de Pâques au sortir de la messe Pour acheter d'un geste le pardon du parent Qui ne croit plus du reste à ces trompeuses promesses
Sans espoir et sans haine vient un accordéon Porté par des bras maigres et des jambes tremblantes Puis la musique s'élève, crachée comme un affront Aux oreilles des passants, ces gens de bonne entente
Sous les ponts de Paris seule la Seine semble aimer Que coule à son allure un air d'accordéon Dans les rues de Paris courent les cris éhontés D'une innocence qui porte bien sa nation