Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Mauriane ALVAREZ

Mea Culpa.


Ne me regardez pas, vil prêtre aux mains salles,
Vos yeux me montrent, hélas ! combien je suis impur,
Et ne m’enchaînez plus dans ce confessionnal,
Je me tairais enfin, car les mots sont trop durs.

Comment pourrais-je encore évoquer fièrement
Ces doux chants de la vie qui s’envolent loin de moi,
Quand les roses m’offraient leurs pétales sanglants,
De vivre et de haïr, en avais-je le droit ?

Et je brûle des larmes qui s’écoulent sur vos joues
Comme le vin versé lors de fêtes païennes,
Pour vous avoir un jour traînés dans votre boue,
Je courberai le front, en murmurant « Amen ».

Je n’ai pas de remords, pas qui puissent m’étouffer,
Oui j’ai pris, je le crainds, le goût de l’anathème,
Pardonnez-moi, mon père, pour vous avoir parlé,
Car j’ai fait de vos vies mon illustre baptême.

Je ne désire ni paix, ni dernier sacrement,
Seulement avouer, dans le creux de mes nuits,
Que l’amour est perfide, infidèle, inconstant,
Mais que la mort demeure comme une vielle amie.

J’ai marché sur vos terres, tel un ange sans ailes,
Je ne regrette pas de ternir l’aubépine,
Les cyprès me pardonnent d’avoir été rebelle,
Et les roses se fanent, en m’offrant leurs épines.

Si vous me comprenez, homme de Dieu sans croix,
Laissez-moi me damner, moi le faible proscrit,
Mon nom est une faute, et mon cœur ne bat pas,
Ignorez les paroles d’un poète maudit.