C’était il y a trois siècles déjà, Ces rencontres avaient failli Nous envoyer chez les immortels !
Nous avions compris que cet amour Devait être éternel à condition De ne pas en provoquer la déraison !
Fallait-il tenter d’en user ou seulement l’espérer ? Nos désirs ne pouvaient être Que des gestes platoniques Si nous voulions rester éternels Et nous revoir dans les siècles à venir.
J’avais pourtant failli rompre cette solitude En te recherchant parmi les nébuleuses Qui voilaient ton visage à mes yeux. J’avais compris aussi que ton corps Devait rester comme des nuages innaccessibles Si je ne voulais pas succomber à ces plaisirs terrestes.
Les rayons de ton soleil ne devaient Qu’effleurer mes désirs Afin de les préserver à jamais.
Nous avions fait ce pacte difficile à respecter. Tous ces siècles inutiles qui nous accompagnaient Nous prouvent que nous avions peut-être Eu raison d’en attendre l’issue ! Que nos cœurs retrouvés dans le temps Ne sont devenus que des soupirs partagés...
Souviens-toi de notre première rencontre, C’était il y a cinq cents ans ! Ton visage reste le même... Avec un peu plus de nostalgie dans les yeux Et ce geste impatient de m’aimer Que je retrouve un peu plus nerveux.
Ta bouche semble moins patiente... Ton sexe ! je ne le saurai jamais !
Je sens bien ta poitrine se tendre vers moi... Mais ma bouche se retient... pour Ne pas provoquer cette sentence si injuste ! Celle de mourir et de ne plus jamais te revoir...
Nos corps doivent encore se retenir de s’aimer Jusqu’à l’instant où nous aurons atteint Notre premier millénaire de cette union éphémère. Nous tenterons de jouir Enfin du plaisir des mortels...
Nous retournerons dans les brumes Des Cornouailles où je t’avais rencontrée Pour la première fois Afin de célébrer enfin notre union.
Nous nous cacherons dans cette bergerie Où nous avions failli mourir pour le plaisir