Ô Génie de l’Ecriture, sois le philtre sans rature, Filet de pensées pures où les mots sur cette page Dansent et battent la mesure, Au rythme des phalanges imprimant à la plume Les sursauts de syntaxe. Sois mon ange, mon mage ! Dompteur des idéaux imposant ses figures, Ton breuvage épure les lignes d’un style nouveau, Bigarré de zébrures. Kyrielle sont les esprits qui, ce soir, Rôdent sous la pleine lune, Parsemant leurs envies de folles investitures En nos têtes médiumniques de poètes malappris. Les abysses poétiques deviennent Monts cathartiques où un aventurier Cherche le fil d’Ariane pour échapper Au sort que réserve Minotaure. Le soufre est élixir ; pas de fumée sans feu ; Les forces se déchirent pour résumer les cieux. Les idées sont un flux qu’il nous faut capturer Avant qu’elles retournent à leur villégiature. Le pacte est ainsi fait : il imprime son impacte Et abuse des effets ! Les phrases se dessinent, enchantements mystérieux, Faisant pas de leurs pieds en syllabes divines. L’ écrivain vit de maux ; il exprime ses manques. Ses rêves sont si beaux ; il les traduit par l’encre. Mystère des écritures qu’on puise à l’abreuvoir, Ces eaux de l’Ecritoire.