L’atoll corallien, en ce jour mémorable S’offrait aux yeux ravis : paysage ineffable… Le lagon peu profond, sa belle plage de sable, Etaient baignés du feu d’un soleil implacable. L’onde fut avivée : une brise légère Contrastant dans ses bleus avec les eaux des mers. Ce décor onirique, bercé par le silence, Déployait en l’air chaud ses charmes tropicaux. Tendre végétation, en ce lieu idyllique, Etalait ses nuances aux tons verts féeriques. Tout n’était en ces lieux que pure magnificence, Invitant de son mieux les êtres à l’Innocence. Un grondement monstrueux se fit soudain entendre, Assombrissant les cieux de son amas de cendres. Et le temps suspendu dans une lueur pâle Fut un instant fendu d’un éclair fatal. L’amanite phalloïde d’uranium enrichi Libérait ses atomes : destruction garantie. Champignon maléfique d’une beauté sans pareil, Cet essai satanique d’un coup tuait le soleil. Et les Polynésiens, consternés par le drame, Désespéraient du Bien dont s’éteignait la flamme. Victimes du nucléaire et de ses turpitudes, Ce peuple paisible et fier rêvait d’autres latitudes…