Lycènes de satin bleu ou aurores des sphinx, Elles aspirent les sucs aux étamines des fleurs, Butinant les pistils des plus mâles couleurs, Voltigeant dans l’espace à l’appel des saveurs, Papillons de leurs nuits aux yeux des lynx. Des dryades leurs amies, à la déesse chasseresse, Elles oscillent dans la sylve vers Echo qui vacille. Elles sont comme les lys dont les siècles furent témoins, Enfermées au donjon de leur moindre fantasme, Un escalier qui grimpe sans étage ni palier Dont la rampe sans fin essouffle leur étreinte. Les plaisirs du coït abusent des subterfuges Elles sont dans le cockpit d’un phallus impudique, Traversant les nuages vers l’astre brûlant d’orgasme Mais sans jamais l’atteindre, comme Icare dans sa chute… Les jolies éphémères aux nudités fiévreuses s’aspergent Aux fontaines des naïades rêveuses. Dans l’ombre de Dionysos elles cherchent un Apollon, Qui dans un feu d’extase prépare leur envol, Joli bois de senteurs aux multiples rayons, Etincelles évanouies aux chandelles de l’Idole.