Nuage blanc sur fond noir, Mange l’espoir et la nuit, Assise sur le bord du trottoir, La dame fume de l’ennui. La cendre s’envole Dans les rivières invisibles, Le béton la rend folle Dans les ténèbres paisibles. Et l’étreinte du foulard Réchauffe ses envies.
Elle n’en peut plus des cauchemars. Elle n’ira pas jusqu'à son lit.
Le désespoir de la ville Fait écho ses pensées, Elle fixe celles qui brillent, Puis un chat noir abandonné. Elle entend les rumeurs Qui habitent les cafés, Les ivrognes y parlent en cœur De leurs voix alcoolisées. A ses pieds se déroulent les rues, Les voitures y passent indolentes, L’obscurité s’accommode à sa vue, Elle songe à ce qui la hante. A la douleur qui la prit Dans les détours de sa mémoire
Elle n’en peut plus de cette vie, Elle ne rentre pas ce soir.