Sur un lit de trèfles ramassés par le vent, Je m’endors dans une ballade médiévale… Les elfes me recueillent en lisière du temps Comme le trouvère des forêts boréales.
Les âmes en peine, les mânes, les paladins Viennent révérencer mon sommeil saturnien Où je glane parmi les lucioles et le thym Quelques fioles emplies de lyrisme apollinien.
Parfois, de ma loge suspendue par l’azur Je descends pour aider les pleureuses à gonfler D’éloges les éclaireurs morts à l’aventure Et les archets que la bataille à enlever.
Quand les dentelles du soir m’effleurent la gorge Je m’évapore vers la taverne des mages. La liqueur de frêne m'envahira d'images Et me projettera dans la chaleur des forges.
Au lavoir les femmes chantent mes villanelles ; Je vis en paix puisque ma plume est éternelle. Un peu d’érotisme, d’orgueil et de renom, Un temple d’ébène porte déjà mon nom.