Le fort, s'abreuvant d'ivresse quand la marée Accordait à ses pierres des embruns vaillants, Désespéré de voir ces épaves ensablées Aujourd'hui se lamente du ressac absent.
Depuis son règne comme prince des vigies Le vent lui sculpte des rides mélancoliques, Il souffle sur son granit maintes nostalgies : Des jeunes marins venus boire dans la crique.
Les bars ne chassent plus dans son manteau d'écume Qui abondait de victuailles et de fourrage, La faune restée se dessèche d'amertume, Les regrets défont la nacre des coquillages.
Ce gardien du temps, obstiné par sa requête Crache de la brume pour montrer sa colère, Le brouillard sur ses toits annonce la tempête Mais seuls les solstices lui renverront la mer.