Ce rocher géant poli par les millénaires Sur lequel on peut aisément mettre un couvert Fait passer les autres cailloux de la rivière Pour des graviers tout juste versés par la terre
Les eaux qui descendent l’enlacent largement Selon l’ardeur céleste des mélancolies Elles peuvent venir jusqu’à gratter son séant Mais jamais son gros crane n’est ensevelit
On perçoit sur sa pierre les ombres des frênes Et d’un peuple discret que son esprit défend Quand la lune le cerne les loutres s’éprennent Dans le calme retour qu’il crée derrière lui
D’une forêt, d’une vallée, d’une utopie Il est peut-être le centre de gravité Rencontre universelle des axes du temps Point d’origine d’un équilibre oublié