Au sourire lunaire d’un croissant d’été Quand la douce euphorie plane dans l’atmosphère Je m’abandonne au grand hasard de mes pensées Et le silence stellaire endort mes colères :
Je suis dans une barque guidée par le vent Sur les vagues indolentes d’un lac sans frontière Je navigue parmi les rêveries du temps Sous la flèche protectrice du sagittaire
De sublimes ilots d’alambics et de verdure M’invitent à sommeiller gaiement dans la nature L’omniprésence de la paix s’est installée Dans une harmonie formidable et enchantée
Je ne recherche pas de quelconques embouchures Sur des océans, des estuaires ou des ruisseaux J’ai livré ma langueur native au fil des eaux Et leurs mystères nourrissent mon aventure
Ne dénigrez pas ma retraite en solitaire Bien loin de vos paroles jalouses ou vénales Je n’entends plus le bruit des bouches autoritaires Fustigeant la différence comme un scandale
Je préfère l’hospitalité des naïades Qui cajolent les escales de ma ballade Sur l’archipel où scintillent des chrysalides Quand vient débarquer le déserteur apatride
A chaque matin sa nouvelle éternité Pourvu qu’elle nous emmène vers la liberté