Le chevalier erre, Erre dans le Val, Le Val sans retour.
A cheval, A cheval dans le val, On s’y perd, on s’y noie, On espère, on y croit, On attend- quelque chose ? Rien.
Le chevalier erre, Erre dans le Val, Le Val sans retour.
Je suis triste et ma vie Me grise. Plutôt que de Geindre, Plutôt que de Me plaindre, J’invente et bâtis un fier, fougueux et fantasmé destrier Filant loin, bien loin de ces maudites et monstrueuses Murailles de ténèbres et de désespoir qui m'obstruent et M'obscurcissent les visions héroïques et furieuses qui éclatent autour de moi. Au calme. On est au calme dans le Val.
Le chevalier erre, Erre dans le Val, Le Val sans retour.
Le ruisseau malicieux resplendit dans les cieux Le parfum délicieux virevolte en mes yeux Le doux chant du jasmin batifole en ma main En ce plaisant jardin, ne pensons plus : demain.
Le chevalier erre, Erre dans le Val, Le Val sans retour.
Ma sinistre nuit est partie, et me voilà Guéri Assez de cet exil, cessons de paresser. Mais mon rêve referme ses mâchoires sur moi. Un ruisseau rugit en torrent dévorant Mes yeux ! Un parfum de putréfaction plonge et pourrit Mon cœur ! Un chant strident siffle, suinte et chuinte En mon âme ! Me voilà enfermé, prisonnier pour toujours :
Le chevalier erre, Erre dans le Val, Le Val sans retour.