Ma poésie est morte en ce jour monotone, L'éventail des couleurs jamais ne reviendra, Ma palette d'argent nul ne s'en souviendra, Ô, muse, apaise-moi par ce matin d'automne.
De vagues mots en pleurs l'encrier creux résonne, Au bûcher des tourments où ma feuille geindra, Dans un ultime envol, blanche, elle s'éteindra Côtoyant les enfers tant mon vers déraisonne.
En ma plume se fige un espoir éperdu, Mon pinceau s'est terni dans son éclat perdu Qui couvrait l'aube d'or de ses cent mille teintes.
Mes rimes m'ont quitté, voyage à l'unisson! Alors me resteront leurs immenses complaintes. Viens et délivre-moi de ce mortel frisson.