En mon pays de brume, au seuil des jours heureux, Perlait un voile gris sur les douces collines, Les horizons pourprés des matins chaleureux, A l'aube, m'honoraient de teintes violines.
Quand brillait l'épi blond dessous les cieux ambrés, On courait la vallée et les plaines fleuries, Les vallons verdoyants et les coteaux ombrés, C'était les temps joyeux, des espiègleries.
Au faîte du tilleul chantait le rossignol, Les herbes dans le pré jouaient de leur roulade, Couchant le pissenlit, coursant le campagnol Où coulait la rivière au doux reflet de jade.
Les champs de lin en fleurs ondulaient dans le vent, Côtoyant le sommet de la falaise blanche, Où la mouette grise, ailes se déployant, Épier des labours la large ornière franche.
Au crépuscule éteint, la voûte se fermait Déposant à la brune un manteau d'innocence, Lorsque s'ouvrait la nuit, le hameau s'endormait. Te voilà, mon Artois, joyau de mon enfance !