Le gai chemin du pré aux alouettes Bordé de grands peupliers argentés Vous guide vers les cris des mouettes Qui tournoient dans un ciel d'acier bleuté
Les ondulations des champs d'épis blonds Tutoient le sable fin que la houle dépose La falaise blanche épiant Albion Cisèle de sa lame un décor grandiose
Avec pour tourment le souffle d'Aquilon L'immensité s'immobilise au soleil ardent L'écume scintille sur le félon L'ornant incrédule de diamants blancs
D'une échancrure la falaise flanquée Vacille dans la brèche étranglée De sa cupidité à jamais bafouée Le bras d'acier incertain s'est levé
La blessure ouverte pour toujours Saigne sur la grève inconsolée Béante déchirure laissée sans secours Fêlure criante du désespoir esseulé
Le flux rougeoie au crépuscule amer La vague vomit le sang, endeuillées Les larmes ne sauraient laver la mer Et vous verrez la falaise s'y noyer
Voici venir l'heure cruelle de l'abandon Voici venir l'heure des pleurs étouffés Des chagrins et des peines sans pardon Son souvenir hante mes nuits épeurées