S'embrument sur la nuit les vallons assombris Pleure la mer qui dort dessous la blanche écume, Bleuit l'âme des cœurs qui pour toujours meurtris Apaisent l'océan lorsque la vague fume.
Les flots parlent narquois d'infâme trahison, Par-de là l'infini s'estompe son image, Vient l'instant sans pitié du cruel abandon Sous la voûte nocturne où le ciel s'ennuage.
Couche l'astre voilé son rayon opalin, Sur l'étendue âcre, une exquise vierge Dans un silence amer crie en vain son chagrin, Un phare dans le noir allume son cierge.
Le soleil levant a des reflets de satin Et sa vive chaleur nous a rempli d'ivresse, Pleure la mer qui dort sous l'onde du matin Rosit le blanc manteau qu'un doux zéphyr caresse.