aux origines du monde, un horrible monstre avale de sa gueule béante les splendides créations du sage Zoroastre; hybridité aux ailes géantes.
sa fougue opulence creuse son lourd caveau. punition divine marquée d'un juste sceau.
les aliments des hommes se nourrissent de l'herbe du toit en ruine qui recouvre sa demeure. braises qui craquent sous les racines des arbres, couronnant de flammes son trône de douleurs.
Cette immense laideur, animal enfermé dans l'obscure geôle de l'absolue beauté, domine du fouet cette bête indocile qui hurle sauvagement des mots débiles.
Parmi tous les beaux-arts, seule la poésie peut imiter ce puissant dompteur. unique visage de cette fantaisie, cachant sa vérité sous son esprit trompeur.
le poète est à l'image de dieu.
une muse est autant que trois belles déesses. Aphrodite, Athéna, Héra, trois concurrentes victimes du jugement du partial Pâris.
qui fit de son élection Vénus triomphante. le fruit de discorde tire aux lèvre d'Eris, un sourire de supplice à la captive amante.
ô toi, belle Hélène à la voix de cette muse. ô Erato, que ta chevelure bouclée, drap fait de soie ambrée, couvre le lit fermé aux rois les plus puissants que nulle ne refuse.
que tes yeux de vitrail obstruent tous les regards par l'intensité de l'azur de tes iris qui sont enviées par le ténébreux Narcisse, noyé dans ton reflet dans lequel il s'égare.
que tes lèvres et tes dents blanches ont trop mordu à l'appât de ce fruit capturant les sirènes ! ayant corrompu la plus sage des reines, Aphrodite contre Leila aurait perdu.
au siècle romantique, sous la plume d'Hugo, rares sont les femmes ayant le privilège d'être peintes comme le portrait de la vierge dans son immense œuvre qui fait encore écho.
Quant à Baudelaire, son étrange beauté du Paris moderne et de ses fleurs maladives qui parcourt incessant les pages de ses livres, choque en cette période la société.
ces deux immenses auteurs auraient été plus grands si Leila était née en cet illustre temps.