Fête pour le Lac…
8 Avril 1995 – Douala Cameroun
Chants Populaires,
Aux rythmes des claques de mains,
Entre eux, frères,
Tous, ils se sont donné la main,
L’un l’autre,
Liés par le même destin,
L’un l’autre,
Brûlés par le même chagrin.
Sur la grande place du Canton,
On avait fait un très grand feu,
De bois, donnant du bon charbon,
Noir comme l’encre des yeux.
Ce ballet bruissant des femmes,
Drapées dans leur « Kabba-Gondo »,
Trimballant ces dames-jeannes
Contenant du bon « Matango »,
Etait le décor du festin,
Des abords sableux du grand Lac,
Avec ces filles d’air câlin,
Prises dans leurs jeux bric-à-brac.
A l’autre rive du Lac,
Sérieux, on suivait le rituel,
De la sortie de ces grands sacs,
De dessous l’eau, sans le fuel.
Il était dit qu’on marcherait
Tout droit sur les eaux comme Christ,
Il était dit qu’on reviendrait,
Tous vers la maison, moins tristes,
Il était dit…et encore ;
Et vrai encore ce fut fait.
Il vint, bandé tricolore,
Avec son air juste ; un fait !
C’était le maire du Lac !
C’était seulement la Loi !
C’était le venue du tract !
Mais rien ! Ici on parlait « Foi ».
Il marchait, on acclamait,
Il dansait, on acclamait,
Il riait, on acclamait,
Il saluait, il bénissait.
Papa et Maman tout contents,
Lui tendaient leur petit enfant,
Tel un bouquet de fleurs, tout grand,
Qu’il baisait ! Tableau charmant !
Puis vint un autre moment ;
On l’escorta, tel un Roi,
Et le Roi crut gagner son temps,
De ce fait, escorta la Loi.
Il salua une grand-maman ;
Et elle se mit à danser,
Et il coupa le long ruban,
La fête pouvait commencer.
Mais avant, on l’acclama.
Et tel un dieu, il les salua,
Fort, dans un geste magistral.
Tous se préparèrent pour le bal.
Puis on entendit les tam-tams,
Des cris bizarres dans les airs,
On attisa plus les flammes,
Le feu dansait plus, pour plaire.
Dans l’air, un ordre siffla,
Le Roi leva haut son balaie,
Et le peuple l’imita,
Et le geste le parcourait.
Puis, on fit de la musique,
Au tambour et au balafon,
Aux claques de mains magnifiques,
Et aux claques sur des bidons.
Chants populaires,
Rythmés par le son des tambours,
Entre eux, frères,
On doit renforcer l’amour,
Reprendre espoir,
Après un bon bain dans le Lac,
Reprendre espoir,
Et fêter demain pour le Lac.
Tam-tam !
Tambour !
Claques de mains,
Claques pour demain…
Fin
8 Avril 1995 – Douala Cameroun