Que reste-t-il de ces années Austère et fanées ? Des yeux monotones La fraîcheur surannée de l’automne Des échos sempiternels A vous percer le cœur ! Des souvenirs damnés Pendus dans le ciel, Des réjouissances amères Des stèles imaginaires De nos mères pleureuses Je jetterai mon être sagace Dans l’espace démesuré Et vomis sur vos faces Les rais venimeux de la mécréance ; Que reste-t-il de ce pré calciné? Des racines éparses, Des papiers émouvants Que le vent efface Effraie et abat Épand profusément Dans la boue. Comme une lampe impotente, Je rugis, râle, beugle J’interpelle vos consciences mesquines J ingurgite vos coquines bévues Les abus de vos insignes bottines.